Guillaume St-Pierre
Publié le 1 novembre 2025
Retrouver sa place dans la cellule familiale : quand on ne se sent plus entendu, respecté ou reconnu
Dans certaines périodes de la vie familiale – recomposition, adolescence des enfants, surcharge mentale ou tensions dans le couple parental – il peut arriver que l’on se sente effacé, surchargé, ou simplement “de trop” dans sa propre maison. Ce sentiment d’être toujours là, mais jamais vraiment vu, peut peser lourd sur l’estime de soi et sur la dynamique familiale.
La bonne nouvelle? Il est possible de reprendre sa place doucement, avec respect et confiance, sans entrer dans un rapport de force.
Ce que veut dire « perdre sa place »
Ce n’est pas une perte visible, comme un déménagement ou une séparation. C’est plus subtil.
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Se sentir épuisé par les besoins des autres, sans que les siens soient considérés
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Avoir l’impression que ses idées ou décisions ne comptent pas
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Se retrouver dans une position floue (ex. : beau-parent, figure parentale partielle)
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S’oublier dans le « faire » au point de ne plus savoir qui on est comme personne
Ces sentiments sont légitimes. Et ils ne font pas de vous un mauvais parent, ni un partenaire défaillant. Ils sont des signaux qu’il est temps de réajuster certaines choses.
Quelques pistes pour retrouver sa juste place
1. Prendre un moment d’arrêt
Avant de réagir ou de poser de grandes actions, il peut être utile de s’arrêter et de se poser des questions simples :
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Qu’est-ce qui me manque dans ma vie familiale en ce moment?
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De quoi aurais-je besoin pour me sentir respecté ou écouté?
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Ai-je perdu des repères sur qui je suis, ce que j’aime, ce que je veux?
Nommer ces choses, même à soi-même, est un premier pas vers le changement.
2. Recommuniquer ses besoins
On ne peut pas toujours attendre que les autres devinent ce qui ne va pas. Nous ne sommes malheureusement pas nés avec un tableau indicateur au dessus de la tête qui indique aux autres ce qui se passe dans notre tête pour les aider à nous comprendre.
À essayer :
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Avoir une discussion franche, mais posée, avec son ou sa partenaire
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Nommer clairement ce que l’on vit ( “Je me sens invisible depuis quelque temps”… )
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Proposer des ajustements (ex. : être consulté pour certaines décisions, retrouver un moment seul avec ses enfants)
3. Se réapproprier un espace symbolique
Cela peut être aussi simple que :
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Réaménager un coin personnel (lecture, dessin, méditation)
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S’inscrire à une activité qui vous redonne une identité autre que «parent»
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Reconnecter avec des gens qui vous voient tel que vous êtes, au-delà de votre rôle
4. Éviter les comparaisons
Chaque famille est unique. Il n’y a pas une “bonne” façon d’être parent ou partenaire, seulement une façon qui vous ressemble.
Chercher à “faire comme” ce qu’on voit ailleurs ne fait souvent que renforcer la frustration.
Ce n’est pas se retirer… c’est s’affirmer
Retrouver sa place dans la cellule familiale, ce n’est pas “prendre le dessus” ou “se faire obéir”. C’est se reconnaître comme un membre à part entière de l’équipe familiale, avec ses besoins, ses limites, sa voix.
Et parfois, ça commence juste par une décision : je mérite d’être entendu, moi aussi.
Le C.F.M.R.Q est là pour vous
Chaque famille est différente, mais toutes méritent du soutien, de l’écoute et des outils adaptés. Le C.F.M.R.Q est un lieu d’entraide, de ressources et d’espoir pour les parents qui élèvent seuls ou en famille recomposée.
Vous n’êtes pas seuls. Ensemble, c’est possible.
Guillaume St-Pierre
Responsable de la vie associative